Fibromes utérins

Epidémiologie

C’est la tumeur bénigne la plus fréquente chez la femme en âge de procréer et la première indication d’hystérectomie chez les femmes en préménopause.

Il s’agit d’une pathologie fréquente qui concerne 20 % des femmes de plus de 35 ans et particulièrement fréquent chez les femmes de plus de 45 ans, il peut entraîner des règles abondantes ; des douleurs peuvent apparaître dans le bas-ventre, et ce, tout au long du cycle.

Il existe une prédisposition familiale et les facteurs significativement associés à la croissance des fibromes sont : l’obésité, une ménarchie précoce (avant 12 ans), la nulliparité et l’infertilité.

Description

Les fibromes utérins (fibromyomes ou léiomyomes ou myomes) sont des tumeurs bénignes les plus fréquente chez la femme. Il sont bien limitées, encapsulées, vascularisées développées aux dépens des fibres musculaires de l’utérus et constituées de tissu musculaire lisse utérin et de tissu fibreux. Ainsi, il se forme à partir d’une cellule musculaire de l’utérus qui se met à proliférer anormalement sous l’influence de plusieurs facteurs, en particulier hormonaux. Il peut être asymptomatique, découvert de manière fortuite lors d’un examen gynécologique, et confirmé par une échographie. On ne le traite, de manière médicamenteuse ou chirurgicale, que lorsqu’il devient gênant.

  • Macroscopiquement, un fibrome forme une masse dure, plus ou moins arrondie, de volume variable (d’un grain de riz à une tête de nouveau-né).
  • Sur le plan histologique, ce sont des léiomyomes.
  • Ils sont souvent multiples (70 %) : on parle alors d’utérus polymyomateux quand l’utérus est déformé par de nombreux fibromes.
  • Ne jamais omettre de rechercher une pathologie associée en attribuant trop facilement la symptomatologie au fibrome.

Comprendre les causes

L’origine exacte des fibromyomes utérins n’est pas toujours connue bien que de nombreuses hypothèses étiologiques soient proposées. La théorie de l’hyperœstrogénisme prévaut toujours. L’hypo-œstrogénie induite par l’utilisation des agonistes de la LHRH produit une diminution significative des fibromes même si cette diminution ne peut être maintenue indéfiniment.

Un déséquilibre hormonal subtil

C’est un déséquilibre entre les deux principales hormones féminines, les œstrogènes et la progestérone qui est à l’origine de la croissance des fibromes : plus exactement un excès des premiers ou une carence de la deuxième.

  • Parfois les deux sont même combinés. Certaines femmes sont également plus sensibles que d’autres à l’action des œstrogènes.
  • Dans certains cas la présence du fibrome est accompagnée d’autres désordres : kystes aux ovaires, mastose…etc.

Durant la ménopause (et la pre-ménopause), l’équilibre hormonal de la femme se transforme. Les troubles qui en résultent peuvent, en fonction de leur intensité, être très accablants. Alors qu’environ un tiers des femmes ne perçoivent à la ménopause que les changements manifestes dans leur cycle menstruel, un autre tiers de femmes souffrent de légers symptômes physiques et/ou psychiques. Le dernier tiers doit lutter contre des troubles importants, tels que des bouffées de chaleur. Suite à ces perturbations des fibromes utérins peuvent se développer.

Le stress, le grand accélérateur du désordre

Les désordres hormonaux sont beaucoup plus fréquents chez les femmes au tempérament nerveux ou anxieux, ou tout simplement chez celles qui ont une vie stressante, avec parfois un rythme de travail intense.

  • Le stress ou des chocs psychologiques répétés ont un impact direct au niveau de l’hypothalamus qui agit ensuite sur l’hypophyse.
  • Ce dernier produira en réponse une plus grande quantité de FSH.
  • L’hormone FSH entraîne ensuite au niveau de l’ovaire une plus grande fabrication d’œstrogènes, aggravant le déséquilibre hormonal.
  • D’autant plus qu’en cas de stress prolongé, les glandes surrénales peuvent utiliser la progestérone pour la convertir en cortisol, accentuant encore le déséquilibre hormonal.

Des techniques de gestion du stress (cohérence cardiaqueméditationyoga…etc) peuvent être nécessaires pour aider à le gérer, ainsi que des plantes comme la mélisse, la ballote, l’escholtzia, le bourgeon de figuier…etc).

Les causes entéro-hépatique

Le foie a  un rôle primordial à jouer car il élimine par les voies biliaires l’excès d’œstrogènes véhiculé  par le sang.

  • Si le foie est un peu (ou très) surchargé et que son fonctionnement est ralenti, il éliminera moins cet excès d’œstrogènes et contribuera à aggraver le déséquilibre.

Attention également à la constipation : il y a un cycle entéro-hépatique des œstrogènes, c’est-à-dire que les œstrogènes éliminés par la bile sont en partie réabsorbés au niveau du colon.

  • S’il y a constipation, la réabsorption est alors beaucoup plus importante.

Mais souvent la constipation va de pair avec un foie un peu fatigué… Un drainage doux au moins deux fois par an sera à mettre en place avec l’aide d’un phytothérapeute.

Exemple de questions afin d’étude du terrain propre à chacune complète l’analyse des échographies et des IRM:

En médecine endobiogénique, le praticien va essayer de comprendre ce qui a provoqué une construction tissulaire aussi importante.

  • Comment se sont déroulées les éventuelles grossesses ?
  • La patiente souffre-t-elle d’autres problèmes tissulaires, comme des nodules aux seins ?
  • Depuis quand le fibrome a-t-il été détecté ?

Phytothérapie et aromathérapie

Avec la phytothérapie et l’aromathérapie, il est possible de soulager les femmes jusqu’à la ménopause : si l’on parvient à contenir l’évolution du fibrome jusque-là, c’est pour ainsi dire gagné, car alors, le déséquilibre hormonal (hyperoestrogénie) cesse naturellement.

Solutions: Tout un arsenal de plantes est disponible pour soulager les symptômes et freiner, voire inverser, le développement du fibrome. Traitement phyto-thérapeutique a réaliser pendant six mois à un an:

  • En premier lieu, des plantes hémostatiques sont prescrites si les saignements sont importants;
  • Puis des plantes à action hormonale sont proposées pour contrebalancer l’action des œstrogènes qui stimulent la croissance du fibrome : achillée millefeuille, hamamélis, alchémille, etc., en fonction du terrain de la patiente.

Alimentation et boissons

En cas de fibrome, mieux vaut éviter les laitages qui favorisent la production d’œstrogènes, les sucres raffinés et surtout les aliments ultra transformés gorgés d’additifs, colorants et conservateurs : beaucoup sont suspectés de se comporter comme des perturbateurs neuro endocrinien.

  • Eviter les laitages, les graisses animales et les sucres raffinés.
  • À l’inverse, des suppléments en fer et en spiruline sont les bienvenus.
  • Augmenter la part de bio et d’aliments non transformés peut réellement faire une grande différence.
  • Attention aussi à l’excès de caféine et de théine : eux aussi vont jouer un rôle aggravant. Mieux vaut réduire leur consommation et pourquoi pas les remplacer par du thé blanc, du roiboos ou une infusion.
  • Les pesticides largement employés pourraient se comporter comme des molécules œstrogènes like ; elles sont reconnues comme telles par l’organisme qu’elles dupent, et se comportent alors comme le feraient de véritables œstrogènes, en se fixant sur les mêmes récepteurs.

Faire attention: Vraiment problématique : une anémie peut survenir.

(nous vous conseillons ces compléments)

Faire attention à la diminution des laitages, vous devez donc éviter et prévenir une future ostéoporose car une calcémie peut survenir. (voir les compléments calcium naturel)

SOLUTIONS FEDIBIO

Les grandes plantes anti-fibrome

Une fois posé le diagnostic, il est possible de recourir à certaines plantes. Sur la base d’études scientifiques et bibliographiques, nos experts ont sélectionné des plantes disposant d’une action hormonale et homéostasique (tenant compte des perturbations hormonales, des facteurs anxiogènes et des causes entéro-hépatique) afin de freiner le déséquilibre favorisant les fibromes, contrebalancer l’action des œstrogènes (et de la progestérone) tout en rééquilibrant les fonctions hormonales, humorales et hydrominérales.

Alchémille (Alchemilla vulgaris) : elle présente une action anti-fibrome liée à ses effets hormonaux (favorise la production de progestérone), mais contient en outre des hétérosides flavoniques qui sont antihémorragiques (tempérèrent, améliorent nettement les saignements souvent abondants, au moment des règles et en dehors de celles-ci, quelle qu’en soit l’origine).

Achillée millefeuille (Achillea millefolium) : anti-inflammatoire et diurétique. Si l’activité hormonale de l’achillée millefeuille est moins marquée, elle dispose d’une action anti inflammatoire, d’une forte activité antioxydante et de propriétés décongestionnantes au niveau du petit bassin ; sa prise seule peut ne pas suffire, mais elle accompagnera efficacement l’action de l’alchémille.

Gattilier (Vitex agnus-castus) : il stimule la sécrétion de progestérone en diminuant la production des œstrogènes, ce qui favorise la diminution des fibromes. De façon générale, les baies séchées de gattilier sont employées en cas de règles irrégulières ou absentes, de douleurs des seins liées au cycle menstruel ainsi que de syndrome prémenstruel. Nos extraits contiennent des teneurs standardisées en agnuside et en casticine, des substances supposées à l’origine de ses effets (Il est donc plus puissant et plus délicat d’utilisation : mieux vaut éviter l’automédication).

Bourse à pasteur (Capsella bursa-pastoris) Grace à son action hémostatique elle permet de réguler harmonieusement avec les autres composant les règles hémorragiques, surtout pendant la durée des règles.

Actée à grappes noires  (Cimicifuga racemosa) pour soulager les règles douloureuses ou irrégulières, ainsi que le syndrome prémenstruel ou pour traiter les troubles de la ménopause. La partie utilisée de la Cimicifuga racemosa sont ses racines et le rhizome. Ceux-ci contiennent des glycosides de triterpènes (cimicifugoside, actéine) ainsi que des tannins et des acides phénolcarboxyliques. On pensait jusqu’ici que les triterpènes contenus dans les racines et le rhizome avaient un effet de type œstrogène. Des études récentes révèlent toutefois qu’un autre mécanisme était à l’œuvre. L’effet est produit vraisemblablement via le système de neurotransmetteurs et transmis par des récepteurs de la dopamine, de la sérotonine et des opioïdes. Cela explique également l’absence des effets secondaires observables avec des substances médicamenteuses de type œstrogène.

Duo Fenouil, fenouil amer sauvage (Fœniculum vulgare var. vulgare) et fenouil doux cultivé (Fœniculum vulgare var. dulce). Les graines et l’huile essentielle de ces deux variétés de fenouil sont proposées en cas de règles irrégulières ou douloureuses. Les deux variétés de fenouil sont riche en anéthol. L’origine des propriétés estrogéniques (similaires aux hormones féminines) du fenouil reste à éclaircir. Il se pourrait que l’anéthol soit transformé par l’organisme en stilbènes, des substances aux propriétés féminisantes.

Le fenouil amer est riche en fenchone, alors que le fenouil doux contient plutôt en estragole. La fenchone, est responsable des propriétés antispasmodiques du fenouil ; elles permettraient ainsi de combattre les spasmes douloureux au cours des règles. (Pour prévenir les effets toxiques de certaines substances contenues dans le fenouil, il est recommandé de ne pas prendre plus de 7 g de fruits séchés par jour et de ne pas poursuivre le traitement plus de deux semaines d’affilée sauf si elle est adéquatement combinais avec d’autre composants naturels.)

Saule blanc (Salix alba) Les chatons du saule blanc sont proposés dans le traitement des règles douloureuses. Ils contiendraient des phytoestrogènes (aux effets similaires à ceux des hormones féminines)

Curcuma dans le traitement des règles douloureuses ou irrégulières est traditionnel.

Souci des jardins (Calendula officinalis) sont également proposés pour soulager les douleurs liées aux règles surtout en association avec la mélisse ou la morelle noire (Solanum nigrum).

Sauge sclarée (Salvia sclarea): Pour tous les troubles touchant la sphère uro-génitale: En tant que régulatrice des cycles menstruels, la sauge sclarée est utilisée pour un large panel d’affections touchant de près ou de loin les voies génitales :

  • Déséquilibres hormonaux (troubles du cycle menstruel, puberté, dysménorrhées, règles trop abondantes, douleurs menstruelles, seins douloureux, etc.)
  • Ménopause et pré-ménopause et ses désagréments (bouffées de chaleur, etc.)
  • Spasmes liés aux menstruations

Duo SpirulineOrtie dioïque (Urtica dioica) (Ortie piquante) pour éviter les troubles minérales et assuré les fonctions de rééquilibres homéostasiques

Ortie dioïque (Urtica dioica) Surtout les racines d’ortie et un peut moins les feuilles contiennent des lignanes, aux propriétés similaires à celles des hormones féminines.

Trio Artichaud – Chardon marie – Hubiscus (Cynara scolymus – Sylibum marianumHibiscus sabdariffa (bissap)): Contribue à une diminution des fibromes en stimulant les fonctions du foie et de la circulation sanguine tout en équilibrant le travail du système hormonal. Ce trio est un parfait régulateur des règles.

Hibiscus (Hibiscus sabdariffa (bissap)): (calices de la fleur) En agissant à tous les niveaux du système cardiovasculaire (irrigation, renforcement,  purification, il est excellent pour rééquilibrer le métabolisme hydrominéral et permet d’accompagner tous les traitements liées au système urinaire et génitale nécessitant de grande quantité d’eau. 

Duo Camomille allemande (Matricaria recutita) et Mélisse (Melissa officinalis) pour réduire les perturbation anxiogène. Ce duo est utilisé en cas de douleurs des règles. 

Duo Cassis  (Ribes nigrum) et Framboisier (Rubus idaeus). Les bougeons de ces deux plantes sont intéressant en cas de kystes ovariens ou de fibromes localisés au niveau de l’utérus.

Vigne rouge  (Vitis vinifera) permet de prévenir les troubles liés à la ménopause et au syndrome prémenstruel. Les extraits de feuilles ou de pépins de vigne rouge permet de prévenir les troubles liés à la ménopause et au syndrome prémenstruel.

Nos composants sont compatible avec:

  • Luteinum 5CH s’utilise en gynécologie : dans le traitement de l’insuffisance lutéale qui est une sécrétion insuffisante d’hormones progestatives responsable de modifications du cycle se caractérisant essentiellement par une irrégularité des règles et l’apparition des premiers symptômes de la ménopause.

ATTENTION NE PAS UTILISER: Aneth (Anethum graveolens): L’huile essentielle d’aneth est « oestrogen-like » ce qui signifie que ses molécules se comportent comme des œstrogènes naturels. Elle est proscrite en cas de kystes des ovaires, fibromes, nodules ou mastoses, kystes ovariens, ainsi qu’en cas de cancers hormonaux, également d’antécédents de cancers hormono-dépendant dans la famille. L’huile essentielle d’aneth doit s’utiliser sous contrôle médical uniquement.

POUR EN SAVOIR PLUS

3. Physiopathologie :

Si le mécanisme intime de formation des fibromes utérins (FU) est mal connu, le rôle promoteur des estrogènes sur la croissance tumorale reste admis.

Même si les dosages hormonaux plasmatiques d’estradiol n’objectivent pas d’hyperestrogénie vraie chez les femmes porteuses de fibrome utérin, la théorie d’une hyperestrogénie relative prévaut toujours actuellement.

En effet, les estrogènes ont une action positive sur la prolifération du tissu conjonctif.

Cette notion de terrain hormonal explique que les fibromes utérins soient plus fréquents :

– chez les obèses (aromatisation périphérique des androgènes en estrogènes dans les adipocytes) ;

– chez toutes les femmes présentant des dysovulations avec insuffisance lutéale, dystrophie mammaire et notamment pendant la phase préménopausique, ce d’autant plus que celle-ci est longue.

Eléments supplémentaires en faveur du rôle favorisant des estrogènes :

– pas de fibrome avant la puberté ;

– leur volume augmente lors de la grossesse, de la périménopause (par hyperestrogénie relative) ou lors de la prise d’un traitement estrogénique ;

– leur volume régresse après la ménopause.

Il est important de noter que, du fait de ce déséquilibre hormonal, il existe souvent une hyperplasie endométriale associée, responsable de troubles hémorragiques. Contrairement à ce que l’on entend parfois, ce n’est pas “le fibrome qui saigne”, mais l’hyperplasie endométriale qui est responsable d’une augmentation du flux menstruel.

Le fibrome est à l’origine du saignement lorsqu’il est de localisation endocavitaire (ex : fibromes sous-muqueux, intra-cavitaires) et entraîne des métrorragies d’origine mécanique par “abrasion” de l’endomètre.

4. ANA-PATH :

Le fibromyome utérin est une masse ferme, arrondie ou ovalaire, blanchâtre à la coupe, d’aspect fasciculé, bien délimitée par rapport au myomètre environnant mais non encapsulé.

Sa tranche de section fait saillie sur le muscle utérin avoisinant qui apparaît plus rose ; il est principalement constitué de tissu musculaire ; la vascularisation du myome est généralement à la périphérie.

Il peut être le siège de rema­niements œdémateux, pseudokystiques, scléreux, calcaires ou nécrotiques. Ces changements dégénératifs sont remplacés par du tissu fibreux en tourbillon.

1) Aspect macroscopique :

Il est fonction de différents paramètres :

– le nombre de myomes, unique et dans ce cas souvent très volumi­neux, ou plus fréquemment multiples,

– la taille des myomes, certains sont à peine visibles, d’autres atteignent fréquemment 10 cm de diamètre et/ou pèsent plusieurs kilogrammes,

– leur situation par rapport à l’utérus (col, corps), à la paroi utérine elle-même intramurale, sous-muqueux, sous-séreux.

2) Aspect microscopique :

Le fibromyome utérin est constitué d’un lacis de fibres mus­culaires lisses entrelacées avec des brins de tissu conjonctif qui sont très visibles.

Les fibromyomes utérins plus petits sont plus muscu­laires, contiennent moins de tissu conjonctif et sont plus vascularisés.

Les fibromyomes plus matures contiennent surtout du tissu conjonctif fibreux avec du collagène et des fibres élastiques à la périphérie.

Les éléments fusocellulaires des fibres musculaires lisses ont un cyto­plasme peu abondant, dans lequel les myofibrilles sont difficiles à mettre en évidence. Les noyaux sont allongés, réguliers ; il n’existe que de rares mitoses toujours normales. Cette prolifération est soutenue par quelques trames de collagène. Elle se détache du muscle utérin avoisinant, dont elle est séparée par une petite zone d’œdème.

5. ANA-PATH des changements dégénératifs :

De multiples changements dégénératifs peuvent survenir dans les fibromyomes et en changer l’apparence macroscopique et microsco­pique. Ces changements sont le résultat soit d’altérations circulatoires artérielles ou veineuses, soit d’infection, soit de transformation maligne.

– L’œdème résulte d’une obstruction veineuse partielle, la tumeur est ramollie et humide ; elle dissocie les fibres musculaires et peut entraîner un pseudokyste.

– La dégénérescence hyaline survient ordinairement dans les myomes de 4-5 cm de diamètre. Le tissu conjonctif normal est remplacé par du matériel hyalin acellulaire qui est acidophilique aux colorants usuels. Lorsque l’obstruction artérielle est plus complète, elle donne lieu à une dégénérescence mucoïde ou myxomateuse.

– Lors de dégénérescence myxomateuse, l’œdème est diffus et la consistance devient gélatineuse. Le processus de nécrose centrale de cette lésion conduit à la formation d’une cavité par liquéfaction du tissu.

– La dégénérescence infectieuse d’un fibromyome est limitée au myome pédiculé sous-muqueux dans la cavité utérine. La nécrose qui résulte de la compression de la tumeur ou de la torsion du pédicule devient un excellent site pour l’invasion bactérienne. La tumeur prend alors une couleur noire qui se démarque du tissu normal.

– Lors de dégénérescence avec calcification, ordinairement le stage terminal après nécrobiose, les carbonates et les phosphates de calcium sont déposés dans le noyau central du fibromyome et entre les fibres musculaires qui ont perdu leur intégrité. La calcification peut être centrale ou dispersée et être palpable comme une masse dure ou être vue par échographie ou par rayons X.

– Lors de dégénérescence sarcomateuse, certains auteurs ont trouvé que des fibromyomes utérins pouvaient dans 0,29 % des cas présenter des signes de transformation maligne. La dégénérescence sarcomateuse s’observe ordinairement au centre de la tumeur qui devient molle et d’aspect homogène. Elle n’a plus l’aspect caractéristique en tourbillon, mais acquiert l’apparence d’un tissu plus friable, fragile, avec des hémorragies.

Le diagnostic microscopique repose sur le nombre de mitoses et d’atypies cellulaires ou hyperchromatisme et pléomorphisme.

6. Localisations :

Les fibromyomes utérins peuvent se localiser à divers sites dans l’uté­rus. Il est important de bien les situer car en dépendront la sympto­matologie et les choix thérapeutiques.

1) Par rapport à l’utérus :

Le siège le plus fréquent est le corps utérin (96 %), alors qu’au niveau de l’isthme, il n’est que de 1 %, et 3 % au niveau du col. Dans cette localisation, le myome est le plus souvent sus-vaginal, il est exceptionnellement intravaginal.

2) Par rapport aux tuniques de l’utérus:

Les situations topographiques et anatomiques par rapport aux couches fonctionnelles de l’utérus nous permettent de les différencier.

FIBROME INTERSTITIEL
ou INTRA-MURAL
– Développement dans l’épaisseur du myomètre, qu’il va déformer.
– Aspect d’utérus bosselé.
⇒ entraine plutôt des ménorragies par hyperplasie endométriale associée.
FIBROME SOUS-MUQUEUX– Fibrome se développant sous l’endomètre : il fait saillie dans la cavité utérine.
– Base d’implantation très large.
⇒ entraine à la fois des ménorragies par hyperplasie endométriale associée, et des métrorragies d’origine mécanique (“abrasion” de l’endomètre).
FIBROME INTRA-CAVITAIRESiège à l’intérieur de la cavité utérine.
Il est pédiculé, son développement se fait vers le col utérin, d’où il peut s’accoucher.
⇒ entraîne plutôt des métrorragies d’origine mécanique.
FIBROME SOUS-SEREUXDéveloppement à l’extérieur de l’utérus, sous la séreuse : base d’implantation large (sessile) ou pédiculée.
– Pas de troubles du cycle menstruel.
– Souvent asymptomatiques, avec un développement à bas bruit
– Torsion possible autour du pédicule (axe vasculaire) en cas de fibrome pédiculé.

3) Classification FIGO 2011 (Palm-Coein) :

Depuis 2011, la classification de référence FIGO des myomes utérins (Palm-Coein), mondialement reconnue, distingue 7 types de fibromes.

Elle permet une description plus objective de la localisation des fibromes utérins (cartographie), et par conséquent une meilleure transmission des données entre le radiologue, l’échographiste, le gynécologue et le chirurgien.

Si l’on envisage sa situation par rapport à la paroi utérine, le fibrome peut être sous-péritonéal (ou sous-séreux) et, dans ce cas, pédiculé type 7 ou sessile type 5 ou 6 ; il peut aussi être interstitiel type 3 affleurant la muqueuse sans la déformer, ou intramural type 4, siégeant dans l’épaisseur du muscle qu’il refoule, ou sous-muqueux, faisant saillie dans la cavité utérine de type 2 (< 50 % intracavitaire) ou de type 1 (> 50 %). Le plus souvent, il a une base d’implantation large mais il peut être pédiculé, réalisant alors un myome sous-muqueux de type 0 de l’utérus qui peut éventuellement être accouché par le col. Le type 2/5 correspond aussi à une entité bien définie : un myome transfixiant atteignant et déformant la séreuse et laissant une empreinte sur la cavité.

7. Formes cliniques :

1) Formes topographiques :

a) Par rapport aux différents segments de l’utérus :

– Corps utérin, siège le plus fréquent, environ 96 %.

– Isthme, environ 1 %.

– Col, environ 3 %, le plus souvent sus-vaginal.

b) Par rapport à la paroi de l’utérus :

■ Fibromes sous-séreux :

– sous-péritonéaux, souvent asymptomatiques, se développant à bas bruit, se révélant par une complication mécanique ;

– peuvent être trompeurs et donner une image hystérographique normale (intérêt de l’échographie) ;

– à part, le fibrome sous-séreux pédiculé qui peut poser un problème de diagnostic différentiel délicat avec une tumeur de l’ovaire ; en effet, le fibrome utérin perd son caractère typique de masse mobilisable et faisant corps avec l’utérus ;

– problème d’autant plus délicat s’il s’agit d’une tumeur solide de l’ovaire car l’échographie elle-même pourra être mise en défaut.

Différents types :

– Fibromes sous-séreux à développement abdominal.

– Fibromes à développement antérieur : signes urinaires prédominants.

– Fibromes à développement postérieur : possibilité d’enclavement dans le cul-de-sac de Douglas ; signes rectaux, intérêt du toucher rectal (TR).

– Fibromes inclus dans le ligament large :

  • point de départ : région latérale et sus-vaginale du col, isthme ;
  • le diagnostic différentiel avec une tumeur ovarienne est plus facile que pour le fibrome sous-séreux pédiculé, car sa proximité et, souvent, son appartenance à l’utérus, sont souvent évidentes à l’échographie ;
  • ils sont souvent responsables de dilatations unilatérales des cavités pyélocalicielles. 

■ Fibromes interstitiels ou intra-muraux (les plus fréquents) :

– l’examen clinique, lors de la palpation abdominale et des touchers pelviens, ne permet pas d’individualiser le ou les fibromes et retrouve un utérus globalement augmenté de volume, sans possibilité de localisation topographique exacte ;

– l’échographie est intéressante car elle retrouve une différence d’échogénicité entre le myomètre et le ou les fibromes qui sont bien individualisés au sein de celui-ci. 

■ Fibromes sous-muqueux :

– les plus hémorragiques, à développement endocavitaire ;

– l’échographie endovaginale est alors d’une grande utilité, puisqu’elle permet une parfaite visualisation du myome intracavitaire, souvent de sa zone d’insertion. Une biométrie peut être faite et l’ensemble de ce bilan échographique permet de poser l’indication d’une résection chirurgicale limitée par voie endoscopique.

– à part : le fibrome sous-muqueux pédiculé ou polype fibreux, (parfois accouché par le col) visible à l’orifice cervical, se traduisant par des douleurs à type de coliques expulsives et de métrorragies avec risque de sphacèle et surinfection importante. 

■ Fibromes cervicaux :

Les fibromyomes du col se développant au niveau de la portion intra­vaginale du col ne constituent qu’une particularité liée à la découverte au spéculum d’une petite tumeur dure, développée sur l’exocol ; par­fois ce fibrome est pédiculé, en battant de cloche.

L’orifice externe du col peut être dévié en avant ou en arrière selon la lèvre où se développe le fibromyome utérin.

Les fibromes se déve­loppant à partir de la région latérale et sus-vaginale du col utérin constituent un même groupe de fibromyomes inclus dans le ligament large.

2) Forme particulière : Fibrome et grossesse :

La grossesse devient une grossesse “à risque”.

Classiquement, il existe une augmentation du volume des fibromes et du risque de nécrobiose aseptique.

Certaines complications des fibromes sur la grossesse ont été décrites :

– Augmentation du risque d’avortement spontané, d’accouchement prématuré, de rupture prématurée des membranes, d’hypotrophie et/ou souffrance fœtale chronique, voire même de mort in utero ;

– Présentations dystociques (transverse, siège) ;

– Obstacle à l’engagement par fibrome praevia isthmique ou cervical ;

– Dystocie dynamique lors du travail (mauvaise contractilité utérine) ;

– Hémorragie de la délivrance par mauvaise rétraction utérine, réten­tions placentaires, incarcérations ;

– Dans le post-partum : augmentation du risque d’inertie utérine, d’endométrite et de phlébite.

3) Formes associées :

– Anomalies de l’endomètre souvent présentes et responsables des hémorragies (atrophie due aux thérapeutiques hormonales du fibrome, hyperplasie glandulokystique, polypes endométriaux).

– Endométriose interne (ou adénomyose) : association assez fréquente, environ 10 % des cas, à suspecter en cas de dysménorrhée.

– Cancers génitaux :

. dépistage systématique du cancer du col (frottis) ;

. toujours éliminer un cancer du corps utérin avant de traiter un fibrome hémorragique : hystérosalpingographie (HSG) préopératoire, ouverture peropératoire de l’utérus et examen histologique systématique ;

. cancer de l’ovaire (examen clinique et échographique).

8. Diagnostic :

1) Signes fonctionnels :

Les fibromes sont le plus souvent asymptomatiques et de découverte fortuite lors d’un examen gynécologique pour contraception, infertilité ou dépistage d’un cancer.

Ils peuvent également être trouvés lors d’un examen échogra­phique. Environ 50 à 80 % des fibromyomes utérins entrent dans cette catégorie…

Sinon, le maître symptôme est représenté par l’hémorragie.

– Troubles menstruels :

. Ménorragies ++++ (signe révélateur essentiel) : les règles deviennent de plus en plus abondantes et souvent plus prolongées, généralement plus de 7 jours, parfois 10, voire plus et leur émission peut s’accompagner de caillots donnant lieu à des coliques expulsives. Elles constituent un signe extrêmement évocateur d’un fibrome sous-muqueux.

Il faut savoir que ces hémorragies ne sont pas directement en rapport avec le fibrome lui-même, mais résultent :

  • de modifications de la cavité utérine (agrandie avec surface de saignement plus grande), de la contractilité myométriale et de lésions endométriales inflammatoires ou ulcéreuses en regard du fibrome,
  • d’une compression des plexus veineux du myomètre avec augmentation de la pression en amont ce qui produira à ce niveau des saignements plus importants,
  • mais surtout par desquamation d’un endomètre hyperplasique (dans ce contexte d’insuffisance lutéale).
  • En cas de métrorragies (saignement intermenstruel) : plus rares ; elles sont rarement isolées et doivent faire rechercher de principe une lésion associée. Il s’agit en fait le plus souvent de ménométrorragies rendant toute appréciation des cycles impossible.

C’est l’apanage des myomes sous-muqueux et qui sont responsables d’anémie parfois sévère.

Douleurs

  • Les douleurs se résument habituellement à de simples pesanteurs pelviennes ; elles apparaissent plus volontiers en position debout, à la fatigue, calmées par le décubitus. Elles peuvent être exagérées en période prémenstruelle.
  • Elles peuvent également être la traduction d’une compression modérée d’un organe de voisinage, vessie ou rec­tum, à la suite d’une croissance marquée du fibrome.
  • Elles peuvent être le résultat de torsion d’un fibrome pédiculé, ou d’une dilatation cervicale d’un fibrome faisant protrusion à travers le col ou d’une dégénérescence. Cette douleur est vive, lancinante et persistante.

Des dysménorrhée sont plus rares (sténose du col).

Troubles urinaires :

  • si fibrome antérieur (compression vésicale) : pollakiurie, épisodes de rétention matinale des urines, rarement incontinence urinaire d’effort.
  • si fibrome inclus dans le ligament large (compression de l’uretère) : stase urétéropyélique homolatérale, puis évolution vers l’hydronéphrose.

Autres signes

  • Augmentation progressive et indolore du volume de l’abdomen.
  • Exceptionnellement, ils peuvent se manifester par une infertilité ou des avortements spontanés (à répétition). Le taux élevé d’avortements résulte, en plus des causes responsables des troubles de la nidation, de l’absence de capacité de l’utérus d’augmenter son volume comme l’exige la croissance embryonnaire. 

■ A PROPOS DE LA SYMPTOMATOLOGIE HEMORRAGIQUE :

  • Les ménorragies sont d’origine fonctionnelle, dues à une desquamation d’un endomètre hyperplasique, conséquence d’une hyperestrogénle relative par insuffisance lutéale chez une femme en péri-ménopause.
  • Les métrorragies sont d’origine mécanique, dues à des érosions vasculaires traumatiques causées le plus souvent par les fibromes sous-muqueux, endocavitaires.

La symptomatologie varie donc selon la localisation des fibromes et le contexte. Les fibromes sous-séreux ne peuvent donc pas entrainer de métrorragies.

2) Examen clinique :

L’examen donne des renseignements bien différents selon la topographie du fibrome.

a) Palper abdominal :

Le palper abdominal (voire l’inspection simple) cherche à repérer une masse abdominale, et n’est valable que si la femme est mince. Il s’agit alors de gros fibromes à développement abdominal. La masse est médiane, mate à la percussion et mobile transversalement. Elle plonge dans le petit bassin.

b) Examen gynécologique :

– Examen au spéculum :

  • Aspect du col : sain ou non : FCV systématique.
  • Surtout latérodéviation, ascension ou abaissement.
  • Quelquefois montrera le fibrome sous-muqueux pédiculé faisant protrusion par un col dilaté (“polype” accouché par le col).

– Toucher vaginal :

Le TV est toujours combiné au palper abdominal ; il apporte des renseignements variables suivant le type du fibrome.

Il peut être difficile en cas d’obésité ou de rétroversion utérine.

  • Il permet de reconnaître l’augmentation du volume de l’utérus, ± déformé par une masse arrondie, régulière, de consistance ferme, indolore, de volume variable, et surtout solidaire du corps utérin : les mouvements qui lui sont imprimés sont transmis au col et inversement.
  • Parfois, il s’agit d’un utérus bosselé par plusieurs noyaux myomateux.
  • Il peut être normal en cas de myomes sous-muqueux.
  • Le TV explore les culs-de-sac latéraux à la recherche d’une lésion annexielle associée.
  • Ne pas oublier la recherche d’un prolapsus vaginal associé… et des signes d’incontinence urinaire d’effort récents ou anciens s’étant estompés progressivement, qu’il ne faut pas négliger étant donné qu’il peut y avoir réapparition de ce trouble après le traitement chirurgical.

– Toucher rectal : systématique.

Il explore les paramètres, les ligaments utéro-sacrés et l’extension postérieure de la tumeur.

L’examen clinique doit être complet avec examen des seins.

c) Examen somatique général :

– Il apprécie le degré d’obésité.

– Etat cardio-vasculaire (HTA, antécédents de phlébites ou grosses varices).

– Important pour la décision thérapeutique ultérieure.

3) Examens complémentaires :

a) Frottis cervicaux :

Les frottis cervicaux sont systématiques.

La découverte d’une dysplasie ou d’un carcinome in situ (CIS) peut modifier la conduite à tenir vis-à-vis du fibrome.

b) Echographie pelvienne par sonde abdominale et endovaginale :

■ Intérêt :

– Confirme le diagnostic : tumeur solide arrondie, légèrement hypoéchogène ; augmentation du volume utérin, déformation de ses contours, déviation de la ligne de vacuité utérine.

– Précise le nombre, le siège, la taille des fibromes.

– Recherche une hypertrophie endométriale, étudie les annexes.

■ Diagnostics d’élimination : l’échographie permet d’éliminer :

– une grossesse, diagnostic trompeur en période périménopausique où les cycles sont souvent irréguliers;

– une pathologie ovarienne ; la distinction entre tumeur solide de l’ovaire et fibrome pédiculé n’est cependant pas toujours possible ;

– une hyperplasie de l’endomètre isolée sans augmentation de volume de l’utérus. 

L’échosonographie en injectant 3 à 5 ml de sérum physiologique peut compléter le diagnostic en montrant au mieux les images endocavitaires.

c) Hystérosalpingographie :

Elle n’a d’intérêt que dans certaines circonstances :

– bilan d’infertilité ;

– fibromes à développement limité à la cavité utérine, responsables de ménorragies plus importantes et résistantes au traitement médical, ils sont accessibles à la résection hystéroscopique.  

d) Hystéroscopie diagnostique : 

– Elle est réalisée en cas de troubles hémorragiques (ménorragies).

– Elle permet de vérifier l’image hystérographique (fibromes endocavitaires ou sous-muqueux) ;

– L’hystéroscopie permet d’envisager la possibilité d’un traitement chirurgical endocavitaire (résection intracavitaire du myome) ;

– Meilleure sensibilité pour le diagnostic différentiel polype/myome ;

– Diagnostic de synéchies après résection hystéroscopique ;

– Elle permet aussi de réaliser un curetage biopsique de l’endomètre pour examen histologique en cas d’aspect suspect ou de métrorragies périménopausiques.

e) Cœlioscopie : (voir votre médecin)

f) IRM : (voir votre médecin)

g) Autres examens complémentaires :

– Biopsie d’endomètre à la pipette de Cornier ; le plus souvent nécessaire en cas de lésions hystérographiques suspectes, n’a d’intérêt que si positive.

– Curetage biopsique : à pratiquer avant tout traitement si suspicion de cancer associé.

– Echographie rénale, UIV, bilan urodynamique seront demandés en cas de retentissement urinaire ou de volumineux fibrome.

– Scanner abdomino-pelvien : non indiqué, sauf en cas de localisation particulière : compression urétérale.

– Enfin, un bilan général sera toujours pratiqué :

  • surtout NFS, ferritine : à la recherche d’une anémie hypochrome microcytaire, hyposidérémique fréquente.

On peut aussi retrouver une polyglobulie (rare) ; elle est secondaire à la sécrétion d’érythropoïétine par le fibromyome.

  • bilan métabolique, cardio-vasculaire : ECG, radiographie du thorax.

9. Evolution :

Grâce au nombre d’échographies pelviennes pratiquées pour des motifs divers, la découverte de fibrome chez des patientes totalement asymptomatiques devient fréquente.

Ce n’est que lorsque le fibrome devient symptomatique qu’il mérite des explorations complémentaires et, éventuellement, un traitement.

En règle générale, l’évolution est favorable grâce à un traitement médical qui permettra d’atteindre la ménopause, qui fait involuer l’utérus et le fibrome qui peuvent se calcifier.

Mais l’évolution peut être émaillée de complications qui entraîneront en règle une sanction chirurgicale.

10. Complications :

Les fibromes utérins évoluent lentement et sont le plus souvent asymptomatiques, mais des complications peuvent survenir :

1) Complications hémorragiques (les plus fréquentes) :

– Hémorragies génitales, rencontrées surtout dans les fibromes sous-muqueux, liées au déséquilibre hormonal et à l’hyperplasie de l’endomètre associée.

– Elles sont à l’origine d’une anémie ferriprive chronique.

– Elles sont habituellement traitées dans un premier temps par moyens médicaux. Ce n’est qu’en cas d’échec qu’une sanction chirurgicale sera nécessaire.

2) Complications mécaniques :

a) Compressions lentes de :

– l’uretère par un fibrome inclus dans le ligament large, avec dilatation urétéro-pyélocalicielle sus-jacente ; c’est une complication rare, mais chronique donc indolore ;

– la vessie par un fibrome antérieur : dysurie, pollakiurie ;

– le rectum : constipation, pesanteur anale ;

– compression exceptionnelle des veines iliaques (avec œdèmes des membres inférieurs) et nerveuses (paresthésies, sciatalgie exceptionnelles).

b) Torsion d’un fibrome sous-séreux pédiculé :

– Cette complication est exceptionnelle par rapport à la fréquence de son principal diagnostic différentiel : la torsion d’annexe compliquant un kyste de l’ovaire.

– Elle se déclare par un syndrome abdominal aigu : douleur pelvienne violente, d’installation brutale avec défense abdominale et signes péritonéaux (nausées, vomissements), et perte de connaissance. La température est normale. TV : fibrome exquisément douloureux. Traitement chirurgical en urgence.

3) Complications infectieuses :

Très rares, elles surviennent surtout en cas de fibrome intra-cavitaire accouché par le col (ischémie de l’extrémité inférieure du fibrome en contact avec le milieu vaginal) : coliques expulsives, métrorragies, leucorrhée malodorante, syndrome infectieux (endométrite ± pyométrie par rétention ou obstruction du col ou de l’isthme par le fibrome). 

4) Transformations histologiques du fibrome :

a) Nécrobiose aseptique :

Accident fréquent, favorisé par la grossesse ; il s’explique par la mauvaise vascularisation du fibrome aboutissant à son ischémie. On assiste à un tableau d’ “infarctus aigu du fibrome”, qui associe 3 signes :

. douleur intense, comme toutes les douleurs ischémiques,

. syndrome toxi-infectieux avec température à 38-39 °C, pâleur,

. TV : fibrome augmenté de volume, ramolli, très douloureux.

. il pose un problème de diagnostic différentiel difficile avec une endométrite.

– Echographie : image en cocarde avec une zone centrale de nécrose (hyperéchogène) entourée d’une couronne d’œdème (halo clair).

– Son traitement est médical, associant :

  • Hospitalisation, repos au lit, vessie de glace sur le ventre, antalgiques ;
  • Anti-inflammatoires non stéroïdiens (corticothérapie en cas de grossesse) ;
  • Pour certains, antibiothérapie prophylactique (amoxicilline) : risque de surinfection de la nécrose (nécrobiose septique).

b) Dégénérescence maligne :

La possibilité de dégénérescence sarcomateuse des fibromes est très discutée, et si elle existe, est exceptionnelle.

En pratique c’est surtout qu’un sarcome peut être pris à tort pour un fibrome utérin.

De manière générale, il faudra savoir évoquer un sarcome utérin devant un “fibrome” augmentant de volume de façon extrêmement rapide, surtout si cette augmentation survient après la ménopause.

Nb : Le sarcome utérin est une pathologie rare mais de pronostic très sombre.

5) Infertilité :

Certains fibromes sont découverts à l’occasion d’une consultation pour infertilité.

En effet, le fibrome utérin peut gêner la fécondation ou empêcher la nidation.

Six facteurs permettent de comprendre l’infertilité des femmes porteuses de fibromyomes :

– le terrain hormonal d’hyperestrogénie relative associée au fibro­myome utérin n’est guère favorable à une grossesse,

– les fibromes modifient la contractilité utérine nécessaire à la progression des spermatozoïdes,

– l’agrandissement de la cavité utérine peut également diminuer la progression des spermatozoïdes,

– les fibromyomes dans le canal cervical ou la portion isthmo-interstitielle de la trompe peuvent également empêcher la progression des spermatozoïdes,

– les anomalies de la muqueuse endométriale, atrophies, ulcérations, et les lésions du chorion sous-jacent expliquent la fréquence des nida­tions abortives,

– les anomalies vasculaires sont responsables des troubles de la nida­tion soit par compression des veines myométriales engendrant une congestion de l’endomètre, ou inversement une ischémie endomé­triale localisée, comme le montrent les études du débit sanguin au xénon marqué.

De façon générale, l’étiologie fibromateuse de l’infertilité est un diagnostic d’élimination et ne doit être retenu qu’après un bilan d’infertilité du couple complet et négatif.

Cependant, il est consensuel d’opérer les fibromes intracavitaires et sous-muqueux déformant la cavité utérine.

6) Complications générales :

Les thrombophlébites pelviennes ou des membres inférieurs peuvent parfois compliquer les fibromyomes utérins lors de polyglobulie ou dans la période du post-partum.

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