Le mucus de protection
L’estomac est peu sujet aux infections microbiennes car il sécrète l’acide chlorhydrique, acide puissant qui tue les bactéries. La paroi de l’estomac est elle-même protégée des attaques acides parce qu’elle est recouverte d’un mucus protecteur. Ce mucus protecteur est une substance visqueuse qui forme un gel fluide. Si ce gel est déficient ou insuffisant, il peut arriver que certaines bactéries s’implantent sur la paroi de l’estomac.
Au niveau intestinal, il existe également un mucus protecteur dans lequel les bactéries se fixent. Celles-ci sont entraînées par le mucus, sans se fixer sur la paroi intestinale. En outre, le mucus contient certaines substances antibiotiques naturelles, comme le lysozyme et la lactoferrine.
Les défenses naturelles
La grande originalité du système digestif réside dans la présence de son propre système de défense. Celui-ci est localisé dans la paroi de l’intestin, dans des zones spécifiques intitulées plaques de Peyer. Le système digestif contient la grande majorité des cellules immunitaires de l’organisme. Il est capable de synthétiser ses propres anticorps, sous forme d’immunoglobulines spécifiques qui contrôlent la prolifération des bactéries pathogènes. Une flore intestinale probiotique abondante et riche favorise le système de défense. À l’inverse, les troubles digestifs, la malnutrition ou une alimentation trop riche, trop grasse et trop abondante engorgent la muqueuse intestinale et abaissent le système de défense. Celui-ci devient alors perméable aux infections. L’intestin constitue également une barrière contre les différents microbes et autres agents potentiellement dangereux, grâce à son système de défense. Celui-ci est constitué de nombreuses cellules impliquées dans l’immunité de l’organisme : lymphocytes, macrophages, plasmocytes… De plus, de nombreux anticorps, spécialement destinés à protéger l’intestin, permettent d’arrêter les agents nocifs.
L’écosystème intestinal
La partie basse du tube digestif, en particulier le côlon, est un écosystème qui renferme au moins 500 types différents de micro-organismes, lesquels vivent en symbiose avec l’être humain. Tant ces micro-organismes que l’être humain profitent de cette association. C’est la raison pour laquelle nous les appelons des bactéries probiotiques, c’est-à-dire « porteuses de vie ». Nous avons même plus de bactéries intestinales (1 014) que de cellules dans l’organisme (1 013). Chez l’adulte, la masse totale des bactéries représente 1 kg environ.
Cette flore est principalement constituée de lactobacilles et de bifidobactéries, qui aident à combattre l’invasion par des bactéries pathogènes, c’est-à-dire nocives pour la santé. D’une part, elles contribuent à les empêcher de s’implanter en occupant la place ; d’autre part, elles aident à inhiber les toxines de ces bactéries néfastes en formant une barrière métabolique.
Le rôle de la flore intestinale ne s’arrête pas là, puisqu’elle agit sur le transit. Elle participe à la digestion des fibres végétales que nos sucs digestifs ne peuvent dégrader. Elle intervient dans la synthèse de nombreuses vitamines, en particulier la vitamine K. Elle agit sur nos défenses en stimulant notre système de défense.